Scène rurale
2023
photographie
tirage argentique
couleur sur papier RC satiné
53 x 80 cm
Quelque part en contrebas du cimetière des Arques: une mer de forêt. De ce point de vue, l’étendue que forme la cime des arbres est un tapis. Encore rugueux et figé à l’éveil du printemps puis verdoyant et mouvant à son terme. À peine visibles, les animaux tapis dans les bois se fondent et s’inscrivent dans le paysage en pleine métamorphose. L’écho de leurs bruits nous les révèle.
Somewhere below Les Arques cemetery : a sea of forest. From this vantage point, the expanse formed by the treetops is a carpet. Still rough and frozen when spring awakens, then green and shifting when it ends. Barely visible, the animals lurking in the woods blend in with the landscape in full metamorphosis. The echo of their sounds reveals them to us.
Printemps des bois
2024
vidéo 4k
stéréo
17' mn
Nota bene : Cette vidéo a été réalisée dans le cadre d’une résidence aux Ateliers des Arques sous la direction artistique d’Emmanuel Tibloux.
Un chenil au milieu de la forêt. Des chiens s'y déplacent presque toujours simultanément, voire de manière symétrique. Leur attention à l'égard de l’espace active la nôtre, jusqu’à douter de qui regarde qui.
Sans que ce soit évident, le son est toujours renouvelé à mesure que la vidéo se répète et donne un sentiment d'impénétrabilité.
A kennel in the middle of the forest. Dogs move simultaneously and symmetrically. Their attention to the space around them activates our concentration, to the point of doubting who is watching whom. The sound is always renewed as the video repeats and gives a feeling of impernetrability.
Le chenil
2019
vidéo HD
stéréo
boucle
plan long fixe
5'30 mn
boucle sonore
31' mn
vue de l'exposition UNE TEMPÊTE DANS UN VERRE D'EAU (2021), Beaux-Arts de Paris, photographie © Esteban Neveu Ponce
de gauche à droite Intempérie (2020) ; Le chenil (2019) ; Bercé par un bateau (2020)
Dans une zone portuaire un bateau tangue dans la nuit. Presque un chant entre les bourrasques de vent et le bateau qui ne cesse de se balancer.
In a harbor area, a boat is rocking in the night. Almost a song between the gusts of wind and the boat that keeps rocking.
Bercé par un
bateau
2020
vidéo HD
stéréo
plan long fixe
4' mn
Le titre « La foré » vient d’un dessin réalisé à plusieurs mains par les enfants du centre de loisirs. En dessinant la forêt, l’un d’eux en a inscrit le mot.
Ce triptyque allie des fonds de peinture monochromes dont les pigments réalisés par Anna Saint-Pierre proviennent de résidus architecturaux, et des images filmées du lointain, du dedans et du détail de la forêt par Eugénie Touzé. Ces dernières émergent doucement de la couleur pour devenir des tableaux vivants, silencieux ou enchantés par les voix des enfants.
The title “La foré” comes from a drawing done by several hands by the children at the leisure center. As they drew the forest, one of them inscribed the word.
This triptych combines monochrome paint backgrounds, pigmented with architectural residues by Anna Saint-Pierre, and filmed images of the forest's distance, interior and detail by Eugénie Touzé. The latter gently emerge from the color to become living tableaux, silent or enchanted by children's voices.
La foré
en collaboration
avec
Anna Saint-Pierre
2024
triptyque – peintures monochromes sous vidéos projections
I. Pigment pierre du diable, vidéo, son stéréo (avec les voix des enfants du Centre de loisirs de Déganac,
Les p’tits bouts riants)
II. Pigment ardoise, boucle vidéo
III. Pigment argile ocre, boucle vidéo
vue de l’exposition Résider / Réhabiter, Le village, la ruine et la forêt (2024), Les Ateliers des Arques
II. Pigment argile ocre, boucle vidéo
Dans la longueur du plan d'ouverture, la nuit tombe sur le paysage qui vibre presque au ralenti. Au loin des animaux traversent et la forêt s’assombrit, puis des cris rauques s’élèvent dans l'obscurité. C’est la période du brame et le hurlement des cerfs est conducteur. Nuit noire. La forêt est transformée au contact des phares de voitures qui la traverse. Elle devient un espace de projection gigantesque le temps d'un passage. Aveuglé, on se raccroche au gouffre de l’éclairage artificiel dans ce paysage plongé dans la nuit.
In the length of the opening shot, night falls on the landscape, which vibrates almost in slow motion. In the distance, animals cross and the forest darkens, then hoarse cries rise in the darkness. It's slabbing time, and the howling of the stags is conductive. Dark night. The forest is transformed by the headlights of the cars that pass through it. It becomes a gigantic projection space for the duration of a passage. Blinded, we cling to the abyss of artificial lighting in this landscape plunged into night.
Voir la nuit
2023
vidéo HD
stéréo
9'30 mn
En Islande, le parcours d’un chasse-neige en action au rythme de ses apparitions et disparitions sous la tempête de neige.
In Iceland, the journey of a snowplow in action as it appears and disappears in a snowstorm.
Chasse-neige
2020
vidéo HD
stéréo
plan long
6' mn
La nuit couvre
2020
photographie
tirage jet d'encre sur Bright White Hahnemühle
310 gr
87 x 130 cm
Une lente succession de tableaux vivants dans les environs d’une commune, en plein cœur des élevages, et à proximité de la forêt. Les animaux domestiques, ceux des fermes alentours et les animaux sauvages, se succèdent par touches lointaines, au rythme du temps qui évolue. Les limites territoriales sont poreuses entre ces deux mondes qui ne font en réalité qu’un seul.
Presque un documentaire animalier, où la seule parole est celle du paysage et de ceux qui le font, dans leur invisible visibilité.
A slow succession of living landscapes on the outskirts of a village, right in the heart of livestock farming and close to the forest. Domestic animals, those from the surrounding farms and wild animals, follow one another in distant waves, to the rhythm of changing time. Territorial boundaries are porous between these two worlds, which are in reality one and the same.
It's almost like a wildlife documentary, where the only voice is that of the landscape and those who make it, in their invisible visibility.
Des bêtes
effleurées
2023
vidéo HD
stéréo
36' mn
Nota bene : Cette vidéo a été réalisée dans le cadre d’une résidence au Domaine de Toury auprès de l’association Fertile.
vue de l’exposition Border le jour (2024), Galerie Porte B, Paris,
de gauche à droite Des bêtes effleurées (2023) ; Paupières de génisse (2024) par Tamara Morisset, cheveux de vaches charolaises
Le lilas blanc et les feuillages verts sont remués par la pluie diluvienne et le vent qui souffle. L'intempérie est un dérèglement des conditions atmosphériques et la rupture d'un équilibre.
Ce plan agit comme un rideau. Dans l'attente qu'un événement révèle la scène à observer. Proche de l'instant fécond. Le temps périt.
The white lilac and green foliage are stirred by the torrential rain and the blowing wind. The weather is a disturbance of the atmospheric conditions and the rupture of a balance.
This shot acts as a curtain. Waiting for an event to reveal the scene to be observed. Close to the fertile moment. The time perishes.
Intempérie
2020
vidéo HD
stéréo
plan long fixe
5' mn
vue de l'exposition UNE TEMPÊTE DANS UN VERRE D'EAU (2021), Beaux-Arts de Paris, photographie © Esteban Neveu Ponce
de gauche à droite Aux bruits des rayons dans les iris (2021) ; Sans titre (photographie de Jean Touzé) (2021) ; Intempérie (2020)
Au soleil couchant, un rayon du soleil se confond avec un prisme qu’il provoque dans la caméra. Il recrée un micro soleil artificiel autour duquel des insectes pullulent. La caméra enregistre son déplacement.
A ray of sunlight merges with a prism that it causes in the camera. It recreates a small artificial sun around which insects swarm.The camera records its movement.
Aux bruits des
rayons dans les iris
2021
vidéo HD
plan long fixe
20' mn
Sans titre (à partir
d'une photographie originale de
Jean Touzé
(1906-1982)
2021
scan de la
photographie
originale, retouches
des zones de lumière
projection sur taule d’acier pliée
21 x 16 cm
Il fait nuit sombre au cœur de la forêt. La sensibilité de la caméra est élevée à son maximum pour enregistrer ce que nous ne pouvons percevoir à l’œil nu. Il en résulte une image crépitante, bruyante de tâches colorées, au sein de laquelle on croit soudain apercevoir, des silhouettes blanches. Le son des grillons grésille et la chouette pousse son cri. Quelques apparitions sonores aussi énigmatiques.
Dans la progression du plan long, la visibilité s’amenuise. Il fait de plus en plus sombre.
It is dark in the heart of the forest. The sensitivity of the camera is raised to its maximum to record what we cannot perceive. The result is a crackling image, full of colored flecks, in which we suddenly think we see white silhouettes. The sound of the crickets sizzles and the owl cries. A few sound apparitions are also enigmatic.
In the progression of the sequence, visibility
diminishes. It gets darker and darker.
J'ai cru voir
2021
vidéo HD - stéréo
plan long fixe
7' mn
Empreintes de lichens prélevées directement dans la forêt. Le papier photosensible, déposé à même le sol forestier, saisit la trace des lichens qui le recouvrent au contact des rayons du soleil. Lors de la solarisation qui dure quelques minutes, l’éventuel passage du vent et le déplacement de la lumière naturelle s’immiscent dans les images.
Le titre fait référence au célèbre herbier d’algues d’Anna Atkins (XIXe siècle), Photographs of British Algae, réalisé avec le même procédé photographique. Les algues de la mer deviennent des algues de forêt, les lichens, champignons fusionnés à des algues.
Lichen prints taken directly from the forest. The photosensitive paper, laid directly on the forest floor, captures the trace of the lichens that cover it in contact with the sun's rays. During the solarization process, which lasts just a few minutes, the passage of wind and the movement of natural light are reflected in the images.
The title refers to Anna Atkins' famous 19th-century seaweed herbarium, Photo- graphs of British Algae, produced using the same photographic process. Seaweed becomes forest algae, lichen fungi fused with algae.
Photographs of
Forest Algae
2024
série de 21 tirages cyanotype sur Hahnemühle
Platinum Rag, 300gr
chaque : 20 x 25 cm
vue de l’exposition Résider / Réhabiter, Le village, la ruine et la forêt (2024), Les Ateliers des Arques,
tirages cyanotype marouflés sur la verrière
Il fait nuit bleue dans le pré. Des cris de chouettes avant le jour, puis le silence. À l’aube, d’autres oiseaux chantent tandis que le jour se lève. Ils se manifestent et marquent leur territoire.
Dans un même temps, la transition de la nuit au jour. Les bruits d’oiseaux font événement à l’intérieur du plan presque inanimé. Ils sont révélateurs des changements temporels.
It is blue night in the meadow. Owl's calls before the day, then the silence. At dawn, other birds sing as the day rises. They make their presence known and mark their territory.
At the same time, the transition from night to day. The sounds of birds are an event within the almost inanimate plane. They reveal temporal changes.
Petites heures
2022
vidéo HD - stéréo
plan long fixe
9' mn
Bergers des Carpates
2019
photographie
tirage argentique couleur sur papier
RC satiné
20 x 13,5 cm
Cadre en hêtre
peint, passe-partout noir
32 x 42 cm
vue de l'exposition contre un battement de cils (2023), Fonds de dotation Weiss, Paris, photographie © Romain Darnaud
de gauche à droite, deux archives photographiques anonymes ; Au-delà des forêts (2019) ; Bergers des Carpates (2019) ; archive photographique anonyme
Le logiciel de montage vidéo effectue un zoom très progressif dans la photographie et quasi imperceptible à l’œil nu. À mesure que l’on s’enfonce, la nuit s’installe dans l’image. Et tandis que l’on plonge à l’intérieur de la photographie et dans la nuit, un chant animal et forestier monte doucement. Un couple de chouettes hulottes, l’orage et le coucou renforcent le caractère hypnotique. À la lisière du réel et de la fantasmagorie, les sons nous berçent et nous font signe.
La vidéo redonne du temps à l’instant furtif. Ce qui échappe à l’appareil au moment de la prise de vue est suspendu.
Comme on traverserait un paysage quand le jour décline, ici on traverse la photographie.
The video editing software zooms in very gradually, almost imperceptible to the naked eye. As we move deeper into the picture, night settles in. And as we move deeper into the image and into the night, a forest animal song rises softly. A pair of tawny owls, a thunderstorm and a cuckoo add to the hypnotic quality. On the edge of reality and phantasmagoria, the sounds lull us to sleep and beckon us on.
Video gives time back to the furtive moment. What escapes the camera at the moment of shooting is suspended.
Just as we would cross a landscape as the day fades, here we cross photography.
La traversée des bergers
2023
vidéo HD
stéréo
55' mn
vue de l'exposition contre un battement de cils (2023), Fonds de dotation Weiss, Paris
de gauche à droite La traversée des bergers (2023) ; Camouflage (2022)
Deux vidéos jumelles dont le plan semble immobile. Elles traduisent le mouvement fragile des animaux sauvages qui se glissent et se fondent entre les troncs. Ils sont camouflés.
Two twin videos in a seemingly motionless shot. They convey the fragile movement of wild animals as they slip and melt between the trunks. They are camouflaged.
Camouflage
2022
diptyque
vidéos HD
boucles
I. 35 sec
II. 1' mn
vue de l'exposition contre un battement de cils (2023), Fonds de dotation Weiss, Paris
Au-delà des forêts
2019
photographie
tirage argentique couleur sur
papier RC satiné
20 x 13,5 cm
Cadre en hêtre peint, passe-partout noir
32 x 42 cm
La photographie de la montagne enforestée apparaît progressivement. Elle se révèle doucement. En discernant le paysage s’installer, les arbres se dresser, on peut soudain y distinguer des tâches nébuleuses en mouvement. Dans le temps de la vidéo, on finit par observer en surimpression, des moutons en déplacement dans la photographie. En transhumance. Le paysage recouvert de moutons re-disparaît, comme une respiration en plein sommeil. Il ne reste plus que les moutons dans le noir.
The photograph of the forested mountain gradually appears. It slowly reveals itself. As the landscape settles and the trees rise, we can suddenly make out moving nebulous spots. In the course of the video, we end up observing, superimposed in the photograph, sheep on the move. In transhumance. The sheep-covered landscape disappears again, like a sleeping breath. All that remains are the sheep in the dark.
Au-delà des forêts,
des moutons de sommeil
2023
vidéo HD
8' mn
vue de l'exposition contre un battement de cils (2023), Fonds de dotation Weiss, Paris, photographie © Romain Darnaud
Le cimetière
2019
photographie,
tirage argentique couleur sur
papier RC satiné
24 x 36 cm